Il s’agit d’un recueil d’illustrations novellisées (et non de nouvelles illustrées) que l’on doit à Mathieu « Maz » Coudray. J’ai eu le plaisir et l’honneur d’y participer avec un texte très important pour moi : « Le choix de Fausta ». Ce recueil est paru au début de l’année aux Editions du Riez, l’excellente maison d’édition dirigée par Alexis Lorens et son épouse.
Les Sombres Romantiques débute par une intéressante préface de Nathalie Dau qui relate sa rencontre, son amitié et son admiration pour l’artiste Mathieu Coudray. Puis elle interprète à son tour les six peintures numériques sur lesquelles six auteurs (Philippe Halvick, Jess Kaan, Céline Guillaume, Vanessa Terral, Jacques Fuentelaba et moi-même) ont écrit chacun une nouvelle. Enfin Nathalie Dau présente les textes.
Je dirai à mon tour quelques mots sur chacune des nouvelles :
Tout d’abord on découvre la peinture Dernier Rendez-Vous sur 2 pages, fascinant gros plan sur un œil. Philippe Halvick prend le parti de débuter son texte sur cette illustration. Il a rédigé une nouvelle inquiétante par rapport à la tension de plus en plus morbide qui s’en dégage au fur et à mesure qu’on suit les tribulations du narrateur. Avec Tête de mort, on ne sait sur quel pied danser, d’ailleurs… et la chute est assez surprenante, voire déconcertante.
La peinture L’adieu a inspiré à Jess Kaan le texte Objet de mon amour
Cette nouvelle de Kaan colle parfaitement au thème des sombres romantiques, avec une histoire d’amour et de rédemption par-delà la mort.
Karine, qui vient de perdre son amoureux, Baptiste, dans un accident dont elle se sent coupable, se rend dans le magasin d’antiquité d’une certain Monsieur Dorian… il possède un objet qui pourrait bien réaliser l’impossible : le sablier de Chronos.
La peinture Pensée éternelle a inspiré à Céline Guillaume le texte Ad Vitam AEternam
Une courte nouvelle qui conte également une histoire d’amour au-delà de la mort. Classique et un peu trop courte à mon goût pour vraiment explorer toutes les potentialités d’un tel thème. Dommage car les qualités de plume de Céline Guillaume sont évidentes, et j’avoue avoir été un peu frustré avec cette nouvelle.
La peinture Désespoir a inspiré à Vanessa Terral le texte le corset de sang
L’auteure a pris le partie d’illustrer le passage final de sa nouvelle… du coup on est un peu (beaucoup) spolier. On sait que l’héroïne va finir par se suicider. Mais comme dans une tragédie grecque dont on connaît la fin, l’essentiel se trouve dans le déroulement de l’action et le sens du geste ultime. Je ne le dévoilerai pas, mais il est question du petit peuple… Un texte que j’ai bien apprécié.
La peinture La Frontière m’a inspiré le choix de Fausta.
Fausta est un personnage récurrent dans mes écrits, elle apparaît notamment par deux fois dans mon recueil Masques de Femmes (que j’ai co-écrit et illustré avec ma compagne Elie Darco), et elle fait aussi l’objet d’un roman que je suis en train de rédiger depuis quelques mois. Cette nouvelle est particulièrement importante à mes yeux car elle relate sa première apparition, avec le secret de ses origines.
Quand Maz m’a parlé de son projet et demandé d’écrire sur une de ses 6 peintures, mon choix s’est rapidement porté sur La Frontière car le personnage féminin qui y figure m’a fait pensé à Fausta. Les idées se sont rapidement enchaînées et tout le début de la nouvelle a pris corps avec la peinture de Maz.
La peinture Ombres et Lumières a inspiré à Jacques Fuentealba le texte Araf.
Cette nouvelle s’inscrit dans son cycle Sunset Circus qui voit les dieux et héros de la Grèce antique parcourir notre monde et notre époque (mais aussi celle passée et future) sous la forme de déchus, de damnés, de personnages de cirque. Ici on s’attarde sur Orphée et Eurydice… où comment Orphée tente une nouvelle fois de sauver et reconquérir, jusqu’en enfer, sa bien-aimée. Le texte de Jacques est tout à la fois lyrique et puissant, un vrai enchantement qui colle parfaitement à la peinture de Maz. Je ne vais pas dévoiler l’histoire, mais Orphée apparaît sous différents visages, celui du rebelle, celui de l’amant éternel, mais aussi sous une figure christique. De même Eurydice qui est une femme forte dans ce texte, pleine de ressources, capable de défier l’enfer. Une vraie réussite, j’invite vivement à le découvrir et par la même occasion, découvrir l’œuvre du très talentueux Jacques Fuentealba.
J’espère que ces quelques mots vous ont donné envie de lire et découvrir (visuellement) ce beau recueil.
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